Se faire tirer le portrait en marchant sur le chemin de Stevenson

Si vous sillonnez le chemin de Stevenson ces jours-ci, entre la Lozère et le Gard, vous allez peut-être croiser sa route. Inspiré des photographes du début du XXème siècle, l’artiste Fakele propose aux marcheurs de faire leur portrait avec un appareil photographique artisanal en bois, combinant prise de vue et chambre noire mobile.

Installé chaque matin au bord du chemin, il invite les randonneurs de passage à se faire photographier, seuls ou en groupe. Les portraits sont réalisés en argentique, puis développés sur place, en quelques instants. Mais la remise du tirage final, une photographie en noir et blanc, ne se fait pas sur-le-champ : les marcheurs sont conviés à un rendez-vous au bord du sentier, fixé quatre étapes plus loin, à une date et un lieu précis, pour récupérer leur tirage papier.
Ce délai volontaire, à rebours de l’instantanéité numérique, s’inscrit dans l’esprit même de la randonnée : ralentir, se déconnecter, retrouver le goût de l’attente et de la rencontre. Durant les quatre jours qui séparent la prise de vue de la remise du tirage, les marcheurs sont invités à remplir une fiche. Celle-ci comprend surtout une série de questions ouvertes, invitant à livrer un témoignage personnel sur les raisons profondes de leur marche. Chaque photographie, accompagnée de ces réflexions intimes, formera une archive à la fois documentaire et artistique du chemin de Stevenson.

Jusqu'au 4 août, l'artiste était installé en Ardèche, au Monastier-sur-Gazeille, du 5 au 9 août, il est au Mont-Lozère sur la commune du Bleymard, et la dernière étape sera à Saint-Jean-du-Gard du 10 au 15 août. 

Le projet est entièrement auto-financé par l'artiste, qui demande une participation de 15€ par cliché ou 25€ pour deux exemplaires.