Publié : 24 septembre 2024 à 21h01 par Johan Gesrel

Saccage des bambous à St-Antonin-Noble-Val : la chambre d'agriculture solidaire

A Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne) cinq hectares d'une bambouseraie ont été saccagés fin août. Les deux porteurs de projets ont officiellement reçu le soutien du préfet et de la chambre d'agriculture ce mardi 24 septembre.

Le président Alain Iches et le préfet Vincent Roberti soutiennent les deux jeunes agriculteurs.
Le président Alain Iches et le préfet Vincent Roberti soutiennent les deux jeunes agriculteurs.
Crédit : Johan GESREL

Fin août, cinq hectares de bambous ont été saccagés dans une exploitation agricole de Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne). Les clôtures ont été arrachées, le système d'arrosage taillé à coups de couteaux, 8000 jeunes plants de bambous ont été déracinés empêchant toute repousse. Le montant total du préjudice est estimé à 150 000€.

 

Une réunion publique véhémente

Face à l'hostilité croissante de certains habitants, les deux porteurs de projet de France Bamboo ont organisé une réunion publique le mardi 17 septembre à St-Antonin. Au cours de cette réunion, Mathis Du Verne et Thomas Mignon ont dû affronter de nombreuses critiques avec en toile de fond le rachat des terres agricoles ou le caractère énergivore du projet. Pour rappel, le site de 53 hectares a été acquis en toute légalité à Chrystelle Cavaillé la propriétaire d’une ancienne pépinière. Rencontrée par TOTEM, cette fervente défenseure du projet de bambouseraie nous expliquait avoir attendu deux ans pour vendre l’intégralité de ses terres et ses structures jusqu’à l’arrivée providentielle des deux jeunes entrepreneurs.

 

"Les agriculteurs sont prêts à se mobiliser"

Informés de la situation, la Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne a invité les deux gérants au cours de sa séance plénière ce mardi 24 septembre afin qu'ils puissent exposer le fond de leur projet et évoquer le préjudice subi par cette action non revendiquée. Le président Alain Iches parle d’une atteinte à l’installation et d’une atteinte à la propriété privée : 

"Je pense qu'il était de notre devoir aujourd'hui de montrer notre plein et entier soutien à ces deux jeunes qui se sont installés. Ce n'est pas la culture du bambou qui était attaquée, c'est l'agriculture en elle-même. On aurait eu une autre production, les résultats auraient été les mêmes. Il faut vraiment montrer cette solidarité envers tous les jeunes qui s'installent parce que c'est de l'argent engagé, c'est des familles qu'il y a derrière et notre devoir c'est de les soutenir et de soutenir la production agricole dans ce département. Bien sûr que les agriculteurs sont prêts à se mobiliser s'il faut pour les défendre."