Publié : 11 juin 2025 à 20h47 par Johan Gesrel

Profession nettoyeur de l'extrême : "on ne s'habitue pas à l'odeur de la mort"

Ils interviennent là où personne n’oserait mettre les pieds. Zoom sur les nettoyeurs de l’extrême. Leur mission : remettre en état des logements insalubres, infestés, remplies de déchets mais aussi des scènes de crimes. Valentin Maurel est l'un d'entre eux. Il témoigne sur TOTEM.

Valentin Maurel réalise plus de 50 nettoyages post-mortem par an.
Valentin Maurel réalise plus de 50 nettoyages post-mortem par an.
Crédit : Johan GESREL

Seules quelques rares sociétés sont spécialisées dans le nettoyage de l'extrême. Sur ordre de la justice, à la demande d’un bailleur ou de la famille d’un défunt, elles interviennent pour remettre en état des logements. Des maisons ou des appartements vétustes, infestées mais aussi des scènes de crime ou de suicide. Valentin Maurel est spécialiste du nettoyage post-mortem. A 27 ans, ce Haut-Garonnais dirige une entreprise qui couvre un grand quart sud-ouest : 

"J'ai travaillé durant quelques années dans le funéraire et j'ai rencontré beaucoup de familles qui avaient ce besoin spécifique de nettoyage extrême où ils n'avaient pas de solution. Nous intervenons une fois que le corps a été levé. Nous sommes équipés de gants de combinaisons et de masque et utilisons des produits désinfectants de type fongicide, bactéricide et levuricide. Un chantier prend quelques heures voire quelques jours. Le plus compliqué dans notre métier c'est d'effacer les odeurs. Dans le cas de découverte de mort tardive, l'odeur est imprégnée partout et retirer cette odeur est sans doute la plus compliquée de nos missions. On ne s'habitue pas à l'odeur de la mort."

Parler avec les familles du défunt

Au-delà du caractère répugnant de la mission, Valentin Maurel conseiller funéraire de formation, n’hésite pas à prendre du temps avec les proches des défunts : 

"Dans la majorité des cas, nous rencontrons les familles. On discute avec elles. Elles nous parlent des circonstances du décès, de la vie du défunt. Cela permet d'établir un lien pour ensuite intervenir en toute confiance avec elles."

 Syndrome de Diogène "des personnes vont jusqu'à garder leurs excréments"

Valentin Maurel et ses équipes interviennent aussi dans des logements où ont vécu des personnes atteintes du syndrome de Diogène. Âme sensible s’abstenir : 

"C'est un syndrome où les personnes accumulent tout et n'importe quoi. Généralement elles ont du mal à se débarrasser de quoi que ce soit. On peut avoir des cas simples ou extrêmes. On a vécu tout type de situation avec des personnes qui accumulaient énormément de déchets jusqu'à leurs excréments. Elles refusaient de tirer la chasse d'eau pour garder tout dans leur logement. Là encore on intervient pour tout vider et rendre le logement sain à la famille."