Publié : 26 septembre 2025 à 15h25 par Sébastien Claret
Procès Jubillar : une semaine de procès et des doutes
La première semaine du procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine disparue en décembre 2020, s'est achevée ce jeudi 25 septembre à Albi (Tarn), marquée par une défense offensive qui a semé le doute sur l'enquête.
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La cour d'assises du Tarn.
Crédit : Sébastien Claret - TOTEM
Dès le troisième jour, la séance avec le major Bernard Lorvellec, chef des investigations, a tourné au duel acharné. Pendant près de sept heures, les avocats de l'accusé, Mes Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, ont pilonné l'officier sur les failles du dossier, accusant une orientation prématurée vers leur client et une négligence flagrante d'autres pistes.
Une enquête "incomplète" ?
Parmi celles-ci, la défense a soulevé l'hypothèse d'un rôdeur fiché pour délit sexuel, dont la caravane se trouve à un quart d'heure du domicile des Jubillar et dont l'alibi n'a pas été vérifié auprès de sa compagne ; ou encore un individu poursuivi pour inceste, potentiellement lié à Delphine via des rencontres en ligne. Une troisième piste pointe les correspondants mystérieux de l'amant de la disparue, dont un utilisateur de sites sadomasochistes sur le darknet, sans poursuite approfondie. Ces éléments, selon Me Franck, illustrent une enquête "incomplète", où des prélèvements ADN sur des suspects n'ont même pas été analysés.
Un livret de famille retrouvé sur la voie publique
La pugnacité d'Emmanuelle Franck, avocate toulousaine au style incisif, a captivé la salle : "Faites votre travail correctement !", a-t-elle lancé, micro en main, face à des réponses jugées évasives, gagnant l'adhésion du public par son acharnement méthodique. Un coup d'éclat : la révélation du livret de famille des Jubillar, retrouvé intact sur une voie publique d'Albi en juillet 2021, sans aucun prélèvement ADN ni aucune audition. Une piste inexplorée qui a laissé l'enquêteur décontenancé.
Les incohérences de l'enquête ont été martelées : horaires des cris des voisines potentiellement manipulés, absence de surveillance nocturne de Delphine malgré les soupçons de son mari, et fuites d'informations aux proches par les gendarmes eux-mêmes.
Chien pisteur et traces GPS
Le témoignage du maître-chien, jeudi, a ajouté une note ambiguë : sa chienne Maya a pisté l'odeur de Delphine du bas de l'escalier jusqu'à la station d'épuration, avant de rebrousser chemin vers la maison, sans conclure à une sortie nocturne claire. Quant à l'expert GPS, vendredi n'a pas eu lieu, mais jeudi, sa présentation des points de localisation a viré à la confusion : "Données contestables", a ironisé l'avocat général, tandis que la défense ridiculisait des connexions Wi-Fi automatiques et des réactivations d'applications comme des "preuves fantômes", provoquant rires dans la salle et un Cédric Jubillar hilare.
Cette semaine a-t-elle été favorable à l'accusé ? Oui, indéniablement : en ébranlant la crédibilité de l'instruction sans preuves irréfutables, la défense a ouvert des brèches, transformant un faisceau d'indices en un dossier fissuré. Le procès, qui se poursuit jusqu'au 17 octobre, reste incertain.
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