« Pour se plonger dans la réalité » des jeunes tullistes

Ce mercredi 9 avril, une cinquantaine de jeunes tullistes (garçons et filles) vont parler de leur ville ...à une réalisatrice de film.

Avec la complicité de la municipalité, Marina Diaby vient s’immerger du sentiment des jeunes qui vivent à Tulle, en vue de la réalisation de son 1er long métrage, dont le tournage est programmé à l’été 2026 dans la ville-préfecture.

Marina Diaby remarquée à Cannes avec son court métrage La fin du Dragon, a passé une partie de son enfance en Corrèze et à Tulle, où elle a été collégienne à Victor Hugo et lycéenne à Edmond Perrier.

C’est une sorte de casting-rencontre qui se déroule ce mercredi à Tulle ?

« Ce n’est pas exactement un casting, c'est plutôt un échange de bons procédés. Moi ce que je veux, c'est provoquer des échanges avec eux pour savoir, qui sont-ils ? Comment ils vivent leur rapport à la ville, au territoire de la Corrèze ? S'ils y sont attachés ou pas particulièrement ? Comment ça résonne pour eux,  le fait de finir le lycée et de partir faire ses études ? Ou si pour eux, c’est hors de question de partir et qu’ils veulent rester ici absolument. »

« En fait je veux me plonger un petit peu dans leur réalité, parce que mon film, il traite vraiment de cette jeunesse-là, d'une jeunesse qui est née ici, qui a grandi ici et qui doit partir ou ne pas partir ».

« Et en contrepartie, moi ce que je leur propose, lorsqu’on va tourner, c'est qu'ils viennent participer à la figuration du film parce que c'est logique, c'est leur ville et c'est chez eux qu'on va tourner ».

Vous avez eu un passé tulliste ?

« J'ai été une tulliste ! En fait, je suis arrivée en Corrèze quand j'avais 10 ans donc j'ai été scolarisée au collège de Corrèze. Puis je suis venue à Tulle, redoubler ma 3e au collège Victor Hugo et ensuite je suis allée au lycée Edmond Perrier où j'ai eu mon bac en 1999 ». 

« Je fais un film sur les jeunes de 20 ans qui ne veulent pas partir, alors que moi j'ai été une jeune de 20 ans qui voulait absolument partir, c'est ça qui est très rigolo. Dès que j'ai eu mon bac, 3 semaines plus tard, je suis partie à Paris ».

Donc Tulle s’est imposé comme lieu de tournage ?

« Alors non. Ça s’est fait par élimination, parce que je cherchais une ville de moins de 20 000 habitants et c’est en discutant avec mes amis, que j’ai connu à Tulle quand j'étais adolescente (qui sont toujours mes amis) et plus on en discutait et plus ils me disaient : “mais bah c'est de Tulle dont tu parles”. Pour moi, ce n’était pas du tout évident et plus j'avançais dans l'écriture et plus ça le devenait en fait ! Donc ça n'a pas été écrit pour Tulle au départ mais maintenant, ça l'est vraiment ». 

Le pitch du film ?

« C'est l'histoire de 3 personnages, dont 2 amis. 2 potes âgés de 20 ans, qui ont grandi ensemble depuis l'école maternelle. L’un part faire des études aux États-Unis et l'autre ne veut pas partir. Pourtant sa mère s'en va, vend la maison pour vivre sur la côte atlantique, mais lui ne veut pas partir et donc il faut qu'il trouve les solutions et pour rester et aussi pour comprendre pourquoi est-ce qu'il veut rester ».

« D’où le 3e personnage, une vieille dame de 90 ans ; ça se passe pendant une canicule terrible et il va se faire embaucher par la mairie qui a mis en place un dispositif d'aide  pour l'accompagnement des personnes âgées ; c'est comme ça qu'il rencontre Madame Gallois et qu’il va s'occuper d'elle pendant tout l'été ».