Publié : 5 décembre 2024 à 19h32 par Stéphane Jacquemin

« On est très inquiet...On n’a plus de gouvernement et rien n’est fixé »

Au lendemain de la censure d’un gouvernement Barnier particulièrement ciblé, la fonction publique s’est mobilisée ce jeudi. 300 manifestants ont défilé à Tulle.

Plus de 300 manifestants ont défilé ce jeudi matin, à Tulle.

Il est indéniable que cette journée de mobilisation dans la fonction publique a trouvé localement, un écho. Dans l’Éducation Nationale, sur l’Académie de Limoges et selon les chiffres du rectorat, près d’un professeur des écoles sur 2 était en grève, jusqu’à 60 % selon les syndicats.

Alors certes, avec un peu plus de 300 manifestants à Tulle, cette mobilisation était moins perceptible dans le cortège corrézien mais la détermination existe, même au lendemain de la chute du gouvernement.

 

Dans le cortège tulliste, des slogans, des pancartes aux messages parfois décalés « instituteurs profiteurs » « Sarko revient ». Sur celle de Béatrice : « Black Friday chez Macron ! Grosse réduction sur votre pouvoir d’achat ». Pour cette ATSEM, manifester au lendemain de la chute du gouvernement est peut-être un signe : « c’est le moment que ça change ! Mais bon, on verra puisque ce soit les uns ou les autres, à l’arrivée, c’est toujours le même bazar ».

Manif fonction publique, Tulle

La temporalité inattendue de la manifestation est aussi une occasion pour les syndicats de mettre la pression sur le futur gouvernement autour des revendications initiales : les coupes budgétaires, le retour des 3 jours de carence ou encore la diminution de l’indemnisation de l’arrêt maladie :

« C’est exactement ça » explique Vincent Dessemond, le secrétaire départemental du Syndicat Enseignant de l’UNSA

« Les revendications, on les a toujours parce qu'on sent que c'est dans les tuyaux et qu'il faut effectivement mettre la pression sur ceux qui vont nous gouverner par la suite ».

 

La chute du gouvernement est « une très, très mauvaise nouvelle »

On pourrait croire que la chute d’un gouvernement aux orientations ciblées par les manifestants est une bonne nouvelle...Au contraire :

« C'est une très très mauvaise nouvelle » rétorque Stéphane Duverneuil, secrétaire départemental CFDT Santé-Sociaux. « On est très inquiet, il n’ y a plus de gouvernement, on est au 6e ministre de la santé, rien n'est fixé au niveau des hôpitaux et du Médico social et effectivement, le mouvement de grève d'aujourd'hui va appuyer nos revendications mais il y en aura d'autres à la suite ».

 

Le « Fonctionnariat Bashing » dénoncé

Au delà des revendications, les agents de la fonction publique se sentent stigmatisés : « On en a assez » explique Nathalie Ribière, la secrétaire départementale de la FSU, « d’autant plus quand cela vient de de nos ministres de tutelle. Le Fonctionnariat Bashing existe depuis longtemps mais il était souvent le fait de de personnes isolées (…) mais d'entendre un ancien président de la République dénigrer les enseignants que nous sommes, c'est insupportable. ».

 

Comme au niveau national, l’intersyndicale corrézienne doit se réunir ce jeudi soir pour décider des suites à donner au mouvement.