Publié : 30 décembre 2025 à 16h48 par FTB

Montauban : 6 mois sous bracelet pour avoir forcé un contrôle le jour de Noël

Le 25 décembre, un contrôle routier à Bioule (Tarn-et-Garonne) a failli tourner au drame. Un automobiliste de 25 ans a forcé le passage, frôlant une gendarme. Jugé en comparution immédiate ce mardi à Montauban, il écope de 6 mois de prison sous bracelet électronique et d’un an de sursis probatoire.

Illustration contrôle gendarmes Tarn-et-Garonne
Illustration contrôle gendarmes Tarn-et-Garonne
Crédit : @Gendarmes du Tarn-et-Garonne

 

Le tribunal correctionnel de Montauban a rendu son verdict ce mardi 30 décembre : 6 mois de prison ferme sous bracelet électronique et un an de sursis probatoire pendant deux ans. C’est la peine infligée à un jeune homme de 25 ans qui, le jour de Noël, a forcé un contrôle routier mené par le peloton motorisé (PMO) de Montauban à Bioule (Tarn-et-Garonne).

 

UN GESTE INCOMPRÉHENSIBLE

Pourquoi ce jeune-homme, ayant une mention à son casier pour conduite sans permis et sous stupéfiants en 2023, a-t-il accéléré à la vue des gendarmes ? À la barre, il parle de panique, en pleur. Il s’excuse à de multiples reprises. Sans permis, qu’il devait passer en janvier pour décrocher un CDI de carreleur en Gironde, il a pris la fuite. Deux jours plus tard, il est interpellé avec 6 grammes de cannabis dans son véhicule. L’hypothèse d’une alcoolisation ou de drogue au moment des faits n’a pu être vérifiée.

Lui tente même de noyer la piste en disant que « des jeunes » se sont servis de la voiture. Pourtant les clés sont retrouvées au domicile et de nombreux papiers personnels se trouvent à l’intérieur du véhicule. C’est même l’enquête minutieuse des gendarmes qui confirme les faits et force ce père de famille à tout avouer : les données de géolocalisation de la voiture matchent en tous points avec ceux de son téléphone portable.

 

UNE JEUNE GENDARME FRÔLE LE PIRE

Mais revenons au 25 décembre : ce jour-là, six militaires participaient au contrôle. L’une d’elles a échappé au pire : « des refus d’obtempérer, j’en vois tous les jours. Mais c’est la première fois que je me sens en danger » précise celle qui exerce depuis un peu plus d’un an. « Sans les cris de mes collègues, je ne sais pas où je serai aujourd’hui ». Sa présence à l’audience, elle la doit à un réflexe : grâce aux alertes de ses équipiers, alors en plein contrôle d’un autre véhicule, elle saute pour se décaler. La voiture du chauffard passera 30 à 50 cm d’elle, en pleine accélération (30km/h selon les estimations de l’enquête). Elle dit travailler désormais avec appréhension : « aujourd’hui, quand je contrôle quelqu’un, j’ai une crainte alors que je fais simplement mon métier ».

Le lieutenant Naud, venu la soutenir, insiste : « on était le 25 décembre, présents pour sécuriser les déplacements des familles. Si elle s’est sentie en danger, c’est qu’il y avait un réel danger. »

 

LE TRIBUNAL SUIT LES RÉQUISITIONS, SAUF LE MAINTIEN EN DÉTENTION

Le prévenu devra aussi s’acquitter d’une amende de 1.500 euros pour préjudice moral, des frais d’avocat, et suivre des obligations : de travail, de soins, ainsi qu’un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Une décision qui suit globalement les réquisitions du parquet, même si ce dernier avait demandé son maintien en détention. Le tribunal a finalement opté pour le bracelet électronique, ce qu’avait suggéré la défense.