"C'est incompréhensible" : les agriculteurs cantaliens dans l'action contre les décisions gouvernementales

A Aurillac, une centaine d’agriculteurs ont déversé leurs colère aux abords de la préfecture cantalienne hier soir, dimanche 19 octobre 2025. Mobilisés par la FDSEA et les JA ont montré leur désaccord sur la gestion de la crise sanitaire liée à la Dermatose Nodulaire Contagieuse, et l’interdiction d’exporter des bovins jusqu’au 5 novembre. Ils ont déversé des bennes remplies de pneus, de végétaux et ont fait un feu sur le parking du gravier. Pour Mathieu Théron membre du bureau de la FDSEA du Cantal, cela va avoir des conséquences très concrètes pour les éleveurs. "On ne comprend pas pourquoi la ministre a pris cette décision. Une décision lourde de conséquences pour des zones qui, comme dans le Cantal et ailleurs, n'ont aucun cas de dermatose, ni dans les 50 km d'ailleurs. On est dans une zone où il n'y a pas de dermatose, donc pas de raison de ne pas exporter. On aurait compris à la limite que les transports soient mieux encadrés, mieux protégés, mieux contrôlés. Pas qu'on ne puisse pas exporter des animaux qui partent vers l'étranger, c'est incompréhensible."

Et cela va avoir des conséquences très concrètes pour les agriculteurs. " Par exemple, des animaux qui ont été achetés cette semaine, qui devaient partir mardi ou mercredi, des animaux qui étaient déjà au poids pour partir vers l'Italie, finalement ce sont des animaux qui ne pourront partir que dans 3 semaines, explique Mathieu Théron. Parce que la ministre, elle joue avec les mots en disant que c'est que pour 15 jours, sauf que personne n'achète des broutards le mercredi pour les faire partir le vendredi. Donc ça veut dire que les animaux au mieux partiront dans 3 semaines, il va falloir supporter la charge alimentaire de ces animaux et surtout attendre le paiement de ces animaux après leur départ à encore 15 jours voire 3 semaines de plus. Donc on est sur des paiements qui seront dans 2 mois. Ça veut dire que la trésorerie de l'exploitation doit être capable de supporter ça. C'est quand même pas rien."

Les agriculteurs se sont également mobilisés à Mauriac, et des banderoles ont été déployées à Saint-Flour et Chaudes-Aigues.