Les MacGyver du nucléaire déployés sur la centrale de Golfech

Vêtus en rouge et non en bleu comme leur collègues d’EDF les équipiers de la Force d’Action Rapide du Nucléaire (FARN) naviguent sur la rivière Garonne direction la base de loisirs de Saint-Nicolas-de-la-Grave située à une vingtaine de kilomètres de Golfech.

Capable de ravitailler en eau la centrale jusqu'à 22 km

Objectif : rejoindre rapidement la centrale EDF victime d’une inondation après de fortes intempéries. Un scénario fictif mais crédible explique Thierry Hugonny directeur adjoint de la FARN :

"On part de conditions météo extrêmes avec de très violents vents et de fortes pluies qui au-delà de ce qu'on connaît habituellement. La Garonne a atteint son seuil d'alerte donc on prévoit de fortes inondations. On va donc prépositionner la FARN car on peut imaginer la centrale rendue inacessible avec des eaux de refroidissent polluées ou remplies de boue. On va donc devoir ramener de l'eau propre pour permettre à la centrale de refroidir ses réacteurs. On est capable de ravitailler jusqu'à 22 kilomètres de distance si besoin."

Des agents capables de prendre la main sur les réacteurs

La FARN dispose d'une batterie de matériel roulant et flottant : barges, 4x4, camions capables de franchir jusqu'à 70 cm d'eau. Des opérateurs peuvent aussi déployer des moyens de communication mobile pour communiquer vers la centrale en cas de panne de réseau. Jennifer Corcelette est cheffe de colonne. Elle dirige 13 équipiers formés pour intervenir dans toutes les situations : 

"On a des agents capables de relever les opérateurs pour piloter les réacteurs nucléaires si nécessaire. On a aussi des agents opérationnels sur le terrain pour manoeuvrer les véhicules et assurer la logistique. La FARN est une entité spécifique d'EDF unique au monde capable d'avoir en permanence des astreintes formées pour secourir une centrale nucléaire accidentée."

Les agents de la centrale de Golfech s'entraînent plusieurs fois par an

Sur place à Golfech, les 800 agents EDF suivent régulièrement des exercices internes. Depuis Fuskushima, plusieurs installations ont aussi été modifiées pour résister au vent et aux possibles coupures électriques, rappelle Daniel Pasturel, directeur technique : 

"Nous avons par exemple un diesel d'ultime secours pour chaque réacteur opérationnels depuis 2019. Ils sont là pour permettre une alimentation électrique de 72 heures en cas d'incident, le temps pour les équipes de la FARN d'intervenir et de prendre le relai pour nous alimenter en électricité."

📍 Depuis sa création, la FARN a mené 60 exercices sur l’ensemble du parc nucléaire français mais n’a jamais été déclenchée en réel.