3 avril 2023 à 16h49 par Johan Gesrel

Le gel menace à nouveau les vergers du Tarn-et-Garonne

Déjà touchés deux années de suite par le gel de printemps, les arboriculteurs du Tarn-et-Garonne craignent une fois encore une chute brutale des températures. Météo France prévoit un thermomètre en-dessous des 0°C dans la nuit de mardi à mercredi.

Maurice Andral, producteur de prunes et de pommes à Moissac
Le pruniculteur Maurice Andral a investi dans deux tours à vent.
Crédit : Johan Gesrel

Il y a un an tout pile, des centaines de producteurs de fruits du Tarn-et-Garonne étaient victimes d’un épisode de gel de printemps sans précédent. Le premier ministre Jean Castex était même venu en personne annoncer le déblocage d’une enveloppe de 20 millions d’euros pour aider à couvrir les frais et à investir dans des moyens de lutte. Hasard ou non du calendrier, Météo France annonce des températures en-dessous des 0°C dans la nuit de mardi à mercredi. Sur son smartphone, Maurice Andral, pruniculteur à Moissac, confirme :

 

"On annonce 1°C sous abris, ce qui veut dire qu'il peut faire jusqu'à -2°C ou -3°C dans les fonds de vallée."

Face au risque de gel, les arboriculteurs de Tarn-et-Garonne sont obligés d'investir dans des différentes méthodes. Il y a les bougies chauffantes dont le coût est de 12€ l'unité. "C'est bien", explique Maurice Andral, "sauf qu'elles sont prévues pour durer entre 8 et 10 heures. Après si le thermomètre descend sous les -3°C elles deviennent vite inefficaces". 

 

Des tours à vent pour rabattre l'air chaud dans les vergers

Autre solution, les filets anti-grêle ou l'aspersion des vergers avec de l'eau. Seulement la perspective de la sécheresse fait hésiter Maurice Andral. Ce dernier a préféré investir dans des tours à vents. Coût total : 100 000€ financé avec une partie des aides d'Etat et l'appui des banques. "Ces tours fonctionnent avec un moteur que l'on active durant la nuit. Les pales qui tournent rabattent l'air chaud vers le sol ce qui doit permettre de garder une certaine température dans le vergers". L'an dernier, Maurice Andral a été victime du gel pour la 2e année consécutive. Sur ses 38 hectares de productions, la prune a été la plus touchée avec une récolte de 40 tonnes au lieu des 500 tonnes habituelles. "Avec la pomme, c'est une perte de chiffre d'affaire d'un million et demi d'euros" soupire l'arboriculteur moissagais. Une troisième vague de gel ? Maurice Andral préfère ne pas y penser.