24 mai 2023 à 16h00 par Johan Gesrel

Hôpital de Montauban : "on vient travailler la boule au ventre"

Une minute de silence a été observée ce midi dans les hôpitaux de France en hommage à cette infirmière tuée au CHU de Reims par un patient en psychiatrie. Cette affaire résonne particulièrement à Montauban où une agente hospitalière a été agressée le 29 mars dernier.

Une minute de silence a été respectée dans la cour d'honneur de l'hôpital de Montauban.
Une minute de silence a été respectée dans la cour d'honneur de l'hôpital de Montauban.
Crédit : Johan Gesrel

A Montauban comme dans beaucoup d'hôpitaux de France, une minute de silence a été respectée dans la cour d'honneur de l'hôpital ce midi. Des personnels de plusieurs services se sont réunis pour rendre hommage à cette infirmière tuée au CHU de Reims par un patient en psychiatrie. Lors de cette attaque une secrétaire médicale a été grièvement blessée.

Cette affaire résonne tout particulièrement à Montauban où un fait quasi similaire s'est produit le 29 mars dans l'enceinte de l'établissement. Quatre personnes avaient été violemment agressées au couteau. L'auteur, un patient de psychiatrie, sortait le matin-même de garde à vue. L’une des victimes, une agente de service hospitalier, avait reçu plusieurs coups de couteau au dos, au visage et à la carotide. Depuis ses jours ne sont plus en danger. Elle est toujours prise en charge au niveau hospitalier.

Des lits de psychiatrie fermés et un sentiment d'insécurité

Depuis cette agression, les syndicats CGT, FO et CFDT dénoncent l'absence de moyens supplémentaires. L'hôpital de Montauban compte actuellement une dizaine d'agents de sécurité et 20 caméras. En psychiatrie, la fermeture de lits annoncée a bien eu lieu, ce que regrette Michèle Doulut infirmière dans ce service  :

"Tout le monde a peur, tout le monde se pose des questions. Les agents ne se sentent pas en sécurité dans leur travail quotidien, que ce soit les jeunes personnels ou les personnels plus anciens. J'ai des collègues qui me disent venir au travail la boule au ventre. Ce qui s'est passé à Reims fait forcément écho ici à Montauban où a eu lieu cette agression le 29 mars.  Jusqu'à quand ça va durer ? Beaucoup de mes collègues pensent arrêter ou se convertir pour faire autre chose".

Le directeur de l’hôpital de Montauban, Sébastien Massip, avec qui TOTEM a pu échanger, promet d’apporter des réponses concrètes en termes de moyens technique et humains d’ici la fin du mois de juin.