Publié : 18 juin 2025 à 11h51 par La rédaction
François Hollande : "la relation avec la France insoumise ne peut plus être poursuivie comme elle l'a été"
L'ancien chef de l'État était l'invité de Totem ce mercredi 18 juin, à l'occasion de son déplacement en Aveyron.
/medias/ghkOL68kap/image/Francois_Hollande_2015__cropped_1716791294285.jpeg)
L'ancien président de la République François Hollande est en Aveyron ce mercredi 18 juin. Il participera en fin d'après-midi à une cérémonie à Millau pour commémorer l'appel du 18 juin et s'exprimera dans la soirée lors d'une conférence sur la loi de 1905, souvent appelée loi sur la laïcité.
Avant ce déplacement, celui qui est aujourd'hui député de Corrèze était l'invité de Totem et il a répondu aux questions d'Olivier Cammas. Notamment sur l'état de la gauche.
Dans votre dernier livre, le défi de gouverner, vous racontez l'histoire en fait de la gauche de gouvernement. Elle est où aujourd'hui la gauche de gouvernement ?
Elle n'est pas au gouvernement, c'est déjà un premier souci. Et donc elle doit se préparer à devenir une force qui, à la fois par ses propositions, son organisation et son sens des responsabilités, pourra montrer qu'elle peut demain apporter des solutions à un pays qui est désorienté. La force que j'appelle de mes vœux, c'est une force qui, partant du parti socialiste, doit se reconstituer avec, dans, à-côté du PS, mais c'est le même mouvement. Effectivement, aujourd'hui, il y a une gauche qui n'est pas une gauche de gouvernement, qui est une gauche qui se met sur une radicalité.
Justement, comment jugez-vous l'évolution du PS, que vous avez longtemps dirigé ? Ces accointances plus ou moins proches avec la France insoumise et ces fractures aussi, mises en lumière récemment avec la réélection d'Olivier Faure ?
Je pense qu'il y a une unanimité au sein du parti socialiste pour considérer que la relation avec la France insoumise ne peut plus être poursuivie comme elle l'a été. Il n'en reste pas moins qu'il y a deux lignes qui se sont affirmées au cours de ces derniers mois. La première, c'est de dire, malgré tout, on peut discuter encore s'il devait y avoir une dissolution avec la France insoumise. Et puis une autre, qui dit non, on ne pourra pas discuter avec la France insoumise qui a trop d'écart, trop de divergence sur la conception même de la politique. Et à partir de là, nous devons préparer l'élection présidentielle en faisant en sorte que ce soit la gauche socialiste ou social-démocrate qui soit la première force et qui puisse ensuite aspirer à gouverner le pays.
D'ailleurs, vous ne souhaitez pas de censure du gouvernement avant la présidentielle, ni de dissolution. Mais vous dites qu'il faut préparer la présidentielle, vous venez de le rappeler et pour celle-ci, vous souhaitez d'ailleurs un candidat pouvant incarner une autorité rassurante dans un monde déstabilisé, je cite vos mots. Pour la gauche, ce candidat, c'est vous ?
Ah non, je n'essaie pas de donner une définition parce qu'elle pourrait correspondre à un profil qui ressemblerait si c'était le cas, au mien. J'essaie de dire, qu'est-ce qu'on attend aujourd'hui de la politique ? Et on attend qu'elle puisse placer notre pays en position permettant de participer au règlement des conflits qui sont en cours et ils sont inquiétants. Et il faut aussi que l'autorité rassurante soit exercée pour assurer la sécurité, la protection de notre pays. Et puis troisièmement, il faut qu'il y ait une autorité qui soit facteur de solidarité puisque nous savons bien qu'il y a un manque de cohésion dans notre pays. Il y a un doute, une défiance et donc nous devons apporter précisément ce qui peut unir les Françaises et les Français autour d'un projet qui leur permet de croire encore, et je crois que c'est nécessaire, en un avenir qui sera meilleur. Il y a trop de peur, trop de repli pour que la gauche et l'incarnation qu'elle doit trouver, puisse offrir non pas un retour de nostalgie, mais une affirmation d'un avenir qui puisse être un avenir rassurant.
L'intégralité de l'entretien avec François Hollande est à retrouver ici.