24 mai 2023 à 9h26 par Fabien Taccard-Blanchin

De la prison avec sursis requise contre un policier après une manifestation des "gilets jaunes"

Une peine de 6 mois de prison avec sursis a été requise ce mardi par le procureur de Montauban, contre un policier de Toulouse. Cette affaire dépaysée concerne une manifestation des "gilets jaunes", en mars 2019. Le fonctionnaire avait blessé un vidéaste amateur avec un tir de grenade.

Salle du tribunal de Montauban
Salle du tribunal de Montauban
Crédit : Johan Gesrel

 

Le policier est poursuivi pour « coups et blessures volontaires », une qualification justifiée pour Bruno Sauvage, le procureur de Montauban. Ce dernier a d’ailleurs requis 6 mois de prison avec sursis contre le fonctionnaire mardi en fin de journée, devant le tribunnal correctionnel.

En cause, un tir de grenade non réglementaire effectué lors d’une manifestation des "gilets jaunes". C’était le 23 mars 2019, pour l’acte 19, à Toulouse. Un tir aux conséquences lourdes, puisqu’il a touché un vidéaste amateur, à la tête. Ce dernier, aujourd’hui âgé de 48 ans, a perdu 30 % de ses capacités auditives selon l’avocat de la partie Civile, Me Claire Dujardin.

 

Une affaire dépaysée

 

Le procureur a expliqué ses réquisitions par le tir « rasant » à hauteur d’homme alors que ces grenades lacrymogènes doivent normalement être tirées en cloches.

L’avocat du policier, Me Laurent Boguet, a lui plaidé la relaxe, estimant qu’il y avait un doute sur l’identité du policier auteur du tir.

Le tribunal doit rendre sa décision le 11 juillet.

 

Ce fait divers aurait pu être jugé par la juridiction de Toulouse, sauf qu’elle met en cause un policier toulousain, dont le patron est le procureur de la République de Toulouse. Or ce dernier, en charge des réquisitions, ne peut siéger partiellement dans ces conditions. C’est pourquoi cette affaire a été dépaysée au parquet de Montauban.

 

Avec AFP.