Cantal : le modèle coopératif au cœur de l’hôtellerie

Longtemps moins visible que les grandes franchises, le modèle coopératif représente pourtant 30 % du commerce de détail en France. Et dans l’hôtellerie, certains acteurs militent pour qu’il se développe davantage. La semaine dernière, des chefs d’entreprises du commerce et des représentants du réseau hôtelier The Originals, première coopérative hôtelière de France, se sont réunis à Aurillac. Une rencontre dans un contexte particulier : 2025 a été déclarée “année internationale des coopératives” par l’ONU. The Originals rassemble cinq hôteliers dans le Cantal. Au sein de cette structure, la gouvernance est horizontale : chaque membre reste propriétaire de son établissement et dispose d’une voix, quel que soit son chiffre d’affaires. Jean Lavergne, figure cantalienne de l’hôtellerie qui a présidé le réseau pendant 25 ans, rappelle les valeurs fortes de cette organisation « Dans une coopérative, chaque commerçant reste indépendant et propriétaire. On n’alimente pas des fonds de pension et chacun a une voix, que l’on fasse 200.000 euros ou plusieurs millions. C’est très démocratique, et c’est très important. »

Outre la philosophie d’indépendance, le modèle permet une mutualisation des moyens, sans perdre son autonomie. Un avantage précieux dans un secteur marqué par la concurrence et les exigences financières.

Le défi de l’installation des jeunes

Mais pour Jean Lavergne, la coopérative pourrait aller encore plus loin, notamment pour faciliter l’installation des jeunes hôteliers. Le constat est sans détour « Dans l’hôtellerie, ce sont les capitaux qui coûtent le plus cher. Si les coopératives ne sont pas capables d’aider des jeunes à s’installer, ils ne pourront jamais y arriver, sauf s’ils ont un gros héritage. » Il plaide donc pour une coopération renforcée, afin que le modèle hôtelier coopératif devienne plus structuré, à l’image d’autres secteurs déjà très organisés.