Publié : 16 décembre 2024 à 20h39 par Stéphane Jacquemin

Bénévolat : l’autre crise des associations caritatives

Le Secours Populaire de la Corrèze compte 450 bénévoles ; c’est beaucoup mais ils sont moins réguliers qu’auparavant.

Secours Populaire de la Corrèze

À l’occasion de la semaine nationale du bénévolat, Étienne Desplanques, le Préfet de la Corrèze, a visité le siège tulliste de la fédération départementale du Secours Populaire.

5 487...Près de 5500 personnes ont été aidées et accompagnées cette année par le Secours Populaire, en Corrèze. La structure peut compter sur ses quelque 450 bénévoles.

Le bénévolat reste un don de soi souvent motivée par de belles intentions comme l’explique Christiane bénévole depuis 20 ans : « C'est ma manière à moi de de de faire des choses concrètes et c'est un enrichissement ».

Luce, Noah et Ayron, 3 bénévoles du Secours Populaire
Luce, Noah et Ayron, 3 bénévoles du Secours Populaire
Crédit : Stéphane Jacquemin © 2024 Totem

Des jeunes aussi s’engagent au Secours Populaire. À Tulle, par exemple, il y a Noah : « Je me suis dit que si je participais, je ferai des bonnes actions et que ça ferait de moi une bonne personne », « c’est le fait d’aider les gens » qui a motivé Ayron, enfin Luce âgée de 13 ans comme ses 2 camarades du Collège Clémenceau, explique « se sentir utile et éprouver du plaisir d'aider les personnes et de constater leur sourire sur leur visage »

 

De nouveaux bénévoles « moins militants »

Le nécessaire renouvellement des générations existe donc, oui mais :

« Les nouveaux qui arrivent, ils sont tout à fait d'accord avec les valeurs du Secours Populaire » explique Christiane, « simplement, ce n’est plus des militants (…) Donc ils viennent, ils font très bien les choses, mais ils viennent une journée et ne veulent surtout pas prendre d'engagement ».

 

Ayse Tari, la secrétaire générale de la fédération de la Corrèze du Secours Populaire, confirme : « Effectivement, il y a une crise du bénévolat, on n'est plus engagé de la même manière, on n'est plus des militants d'hier, donc on a d'autres perspectives ».

 

Une "crise" constatée auprès de toutes les associations précise Etienne Desplanques, le Préfet de la Corrèze  :

« Depuis la crise COVID, on a une baisse de bénévolat, pas tellement en nombre de bénévoles, mais en temps, je crois qu'il y a un effort de revalorisation du bénévolat qui est à faire et aussi de mieux faire connaître les besoins de ces associations »

 

Un constat également corroboré sur le plan national, un récent baromètre France Bénévolat IFOP révèle qu’en 2010, 80 % des bénévoles associatifs se déclaraient réguliers, en 2022 ils n’étaient plus que 68 %.

 

 

La précarisation encore prégnante en 2024

La visite du Préfet de la Corrèze au siège de la fédération corrézienne du Secours Populaire
La visite du Préfet de la Corrèze au siège de la fédération corrézienne du Secours Populaire
Crédit : Stéphane Jacquemin © 2024 Totem

Le Secours Populaire de la Corrèze qui compte 12 sites sur tout le département, a accompagné près de 5500 personnes cette année. Parmi les nouveaux bénéficiaires, des personnes vivant seules dont des étudiants, mais aussi des personnes porteurs de handicap. Conséquence de l’inflation, la hausse de fréquentation a été observée depuis un an, elle est estimée entre 15 et 20 % selon les secteurs

 

« Cette augmentation du nombre d'accueillis, ce n’est pas qu'un chiffre, derrière c'est des situations humaines » explique Ayse Tari. « Il y a une telle précarisation que nos bénéficiaires n’arrivent pas à répondre à la participation financière symbolique que nous demandons pour des sorties, des activités » précise la secrétaire générale de la fédération de la Corrèze du Secours Populaire.

 

«  C'est encore plus important chez la personne qui est seule et qui est au RSA.  Avec 500€ mensuel, elle a un reste à charge loyer, une augmentation énergie qui grève le budget, si peu qu'il y ait un découvert bancaire, un véhicule qui tombe en panne, on est vite dans la dégringolade ».