9 avril 2024 à 10h54 par Fabien Taccard-Blanchin

A vendre : maison à Vaïssac avec vue sur Paris…

"Le Petit-Paris, Paris en Miniature" basé à Vaïssac, se retrouve à la croisée des chemins. Le parc représentant plus de 50 monuments de la Capitale, a besoin d’argent pour survivre, avec deux options, rester sur place, ou déménager. Une cagnotte en ligne va être lancée.

Gérard Brion, créateur du Petit Paris à Vaïssac
Gérard Brion, créateur du Petit Paris à Vaïssac
Crédit : FTB - TOTEM

 

L’annonce a de quoi faire rêver. Une maison pour moins de 100.000 euros, avec vue sur la Tour Eiffel. Sur trois tours même. Puisque "Le Petit-Paris, Paris en Miniature", en possède trois. Il s’agit du parc réalisé par Gérard Brion, depuis plus de 40 ans à Vaïssac (Tarn-et-Garonne).

Mais le fait même que cette annonce existe, est une mauvaise nouvelle pour ce parc. Car Gérard Brion a commencé ce « rêve de gosse », quand il était enfant, dans le jardin de son beau-père. Ce dernier décède en 2019, et c’est une longue opération de notaire qui est menée, pour retrouver les 18 héritiers, dont il ne fait pas partie.

Ce sera chose faite en 2024, et les héritiers s’accordent sur la vente de la maison, avec le terrain, sur lequel repose Le Petit Paris. Estimée à 85.000 euros, c’est au total une enveloppe de 100.000 euros qu’il faudrait débourser à Gérard Brion pour conserver le fruit de son dur labeur. Or, c’est trop pour ses bourses. C’est pourquoi il souhaite lancer une cagnotte en ligne, afin de financer ce nouveau projet, qui permettrait de sauver Le Petit Paris.

 

 

« Pour conserver le Petit Paris ici à Vaïssac, il faut 100.000 euros pour racheter la propriété en attendant de trouver une solution et au moins la situation sera pérennisée ».

Dans tous les cas, le bail commercial existant le protège jusqu’en 2027. Passé ce délai, si la maison est vendue, l’avenir du parc dépendra de la volonté du nouveau propriétaire.

Mais Gérard Brion n’oublie pas le potentiel limité de Vaïssac en termes de tourisme, et nourrit qu’à moitié secrètement un autre rêve. Celui de délocaliser Le Petit Paris. Ce serait à Champagne, en Charente-Maritime.

« L’idée c’est de créer un véritable parc à thème, depuis toujours. Ça signifie qu’il faudrait investir des moyens énormes, un projet de 500.000 euros mais en besoin de financement ce serait 300.000 euros. »

Dans cette optique, Gérard Brion a fait l’acquisition d’un terrain dans ses terres d’origines. 3 hectares près de Rochefort, à Champagne. Le chantier est en cours, mais le projet est au ralenti faute de financement.

 

UN SECOND PROJET A 300.000 EUROS

« D’un côté ici je risque la fermeture et l’expulsion, et de l’autre côté je n’ai pas les moyens de partir ».

D’où l’idée à nouveau du financement participatif, mais avec un autre objectif, celui de 300.00 euros, « beaucoup pour une cagnotte ».

Dès lors Gérard Brion remue ciel et terre, et fait marcher son réseau, acquis tout au long de la médiatisation du Petit Paris.

« J’ai écrit à des personnalités, Lorànt Deutsch qui était le parrain du petit Paris, y’a des touches avec Stéphane Berne. J’ai écrit récemment au ministère de la Culture. Le Petit Paris ne sera peut-être pas classé monument historique, mais on pourrait le protéger au niveau des affaires culturelles. Il faut trouver une solution pour sauver ce petit jardin. »

 

UNE MAQUETTE UNIQUE AU MONDE

Le Petit Paris, qui a été conçu durant 14 ans, sans l’objectif initial d’en faire un lieu touristique, est une maquette unique. Sa singularité l’a d’ailleurs presque fait traverser l’Atlantique.

« Il faut savoir qu’il y a une vingtaine d’année il a failli partir à Las Vegas pour être vendu. Il y a eu des touches avec des fonds d’investissement américains. »

D’autres solutions existent, mais il faudrait pour cela quitter la France. Et ce n’est pas à l’ordre du jour pour Gérard Brion.