La gestion de la centrale nucléaire de Golfech s'est encore dégradée

L’un des responsables de l’ASN Bertrand Frémaux a pris la parole ce lundi pour souligner que la qualité des opérations d'exploitation du site qui couvre potentiellement 50% de la consommation électrique de l’Occitanie, s’était encore détériorée en 2019.

Golfech avait déjà fait l'objet d'un bilan critique en 2018. A l’époque, l'ASN avait pointé du doigt une qualité de l'exploitation "dégradée". Aujourd’hui, pas d’amélioration au contraire, l’Autorité livre même une appréciation "très mauvaise" du fonctionnement général du site. 

Dans son collimateur en particulier, une détérioration de la surveillance en salle de commande, des défauts dans le respect des règles pour ce qui est du pilotage des réacteurs. Pour l’ASN, le site fait preuve d'un "manque de rigueur systémique" en matière de maintenance, notamment dans la traçabilité "très défaillante" des informations.

Au moins aussi préoccupant, l’Autorité évoque « des situations inacceptables » en matière de radioprotection, notamment dans la maîtrise de la propreté radiologique des locaux. 

Même la protection de l'environnement n’échappe pas aux critique, l’ASN ayant constaté des rejets intempestifs de substances non-radioactives, dont une dans la Garonne.

Ce ne sont pas les incidents qui ont manqué d’ailleurs ; le dernier en date remonte à seulement début juin. Et pas moins de 8 ont été recensés l’an dernier pendant l'arrêt programmé du réacteur 2, dont un classé au niveau 2 sur une échelle de 7. 

Des représentants de la direction d'EDF et du site de Golfech ont été convoqués au siège de l'ASN en janvier, pour qu'ils présentent leur "plan de redressement" du site. En attendant, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a décidé d’y assurer un suivi rapproché cette année.

crédit photo : Johan Gesrel - Totem