Publié : 29 août 2025 à 10h04 par Hélène Gosselin

Sur le Mont Lozère prospère un troupeau d'alpagas

Régis Molines a lancé la seule production de laine d'alpagas de Lozère il y a trois ans.

Régis Molines a eu le coup de foudre pour ces animaux au tempérament calme et élégant
Régis Molines a eu le coup de foudre pour ces animaux au tempérament calme et élégant
Crédit : Hélène Gosselin

On ne peut plus tout à fait dire que c'est exceptionnel en France, mais ça ne court pas les rues non plus. Près du Pont-de-Monvert, à 1000 mètres d'altitude, entre deux troupeaux de vaches et de brebis, on trouve des alpagas. Régis Molines a constitué son troupeau il y a 3 ans et c'est le seul en Lozère. 

C'est dans le silence du versant sud du Mont Lozère que Régis Molines élève son troupeau. 

"J'ai des animaux des deux types d'alpagas qui existent : la majorité, ceux qui sont un peu de type nounours frisouille, ce sont des alpagas huacaya et j'ai aussi une petite population d'alpagas qui sont des alpagas suris. Leurs fibres poussent en mèche, en un peu comme des dreadlocks." 

Elles s'appellent Perlette, Pepita, Garance ou Rose... Le troupeau compte 37 animaux dont 27 femelles avec leurs petits. Régis a débuté cette activité voilà 3 ans. 

"Au départ je n'étais vraiment pas destiné à faire de l'agriculture, j'ai eu mille métiers, aux quatre coins de la France. c'est quand mes parents ont parlé de prendre leur retraite, que je me suis dit que je pourrais revenir là où je suis né. Mes parents élevaient des vaches allaitantes, moi ça me m'intéressait pas d'élever des animaux pour produire de la viande et de les amener à l'abattoir. Alors je me suis orienté vers la production de laine." 

Au début, il se tourne vers les brebis, mais il va visiter un élevage d'alpagas dans les Alpes. 

"Et là, ça a été coup de foudre pour cet animal. Je me suis dit : ça y est, c'est ça mon futur élevage. Je les trouve élégants, calmes, posés respectueux de tout. Et quand on se renseigne à leur sujet, ils ont plein de caractéristiques particulières. Par exemple, la femelle n'a pas de chaleurs, c'est la saillie qui déclenche l'ovulation, c'est pourquoi je sépare les mâles des femelles sinon elles ne seraient jamais tranquilles. Ils ont deux grands coussinets sous les pattes et ça permet de ne pas abîmer le terrain, et puis ils sont très routiniers." 

Issus d'Amérique du Sud, les alpagas sont des cousins des lamas. Ce sont les plus petits des camélidés, la famille des chameaux, et leur laine est sept fois plus chaude que celle des moutons. Régis Molines les tond une fois par an, en juin. 

"Je suis adhérent d'une association qui fonctionne comme une coopérative qui s'appelle afla. Et qui regroupe une vingtaine d'éleveurs d'alpagas au niveau national. On mutualise toutes les étapes de transformation, de la fibre brute jusqu'à l'article prêt-à-porter. Ça peut être des pulls, des bonnets, des écharpes, des chaussettes, des gants... Par ailleurs, avec ma voisine qui élève des chèvres angora, on a mis en place un fil à tricoter avec les fibres alpaga et mohair. C'est une production faite en Aveyron, à Villecomtal à la filature Jouin" 

Des articles très doux qui ne sont pas encore de saison, mais ça ne saurait tarder. On peut d'ailleurs trouver ces articles dans la boutique du Pont de Montvert.

Quant à savoir si les alpagas crachent comme leurs cousins les lamas : 

"Oui, il envoient une pluie de postillons pour prévenir et si ce n'est pas suffisant, c'est du vomi, ça pue et c'es gluant". Retrouvez la vidéo sur la page facebook de Totem. 

Et par ailleurs, en Lozère on peut aussi trouver un élevage de dromadaires