Publié : 27 mai 2025 à 15h50 par Hélène Gosselin

Rejet de la loi Duplomb. Les réactions divergent

Après l'annonce du vote de la motion de censure, les Jeunes agriculteurs et la députée de Lozère réagissent

Agriculture - Illustration 1
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Crédit : TOTEM

Coup de théâtre ce lundi 26 mai à l'Assemblée Nationale. C'est le rapporteur de la proposition de loi Duplomb lui-même, qui a déposé une motion de censure contre celle-ci. Non pas qu'il ait changé de position vis à vis de cette loi destinée à « lever des contraintes au métier d'agriculteur ». Il s'agissait d'une stratégie de la droite et du centre pour contourner les 3500 amendements déposés par les Ecologistes et la France insoumise. La motion de censure a été votée à 274 voix contre 121, ce qui a pour conséquence de renvoyer le texte de loi devant une commission paritaire où la droite et le centre sont majoritaires. Il reviendra ensuite devant l'Assemblée nationale, mais sans débat.

La députée socialiste de Lozère, Sophie Pantel regrette une telle manœuvre.

Il existe une procédure qui permet un temps de parole limité pour chacun des groupes. C'est la position que notre groupe avait défendu pour essayer de mettre d'accord à la fois ceux qui étaient des fervents défenseurs du texte et ceux qui avaient déposé 3000 amendements. C'était important de pouvoir échanger sur ces sujets parce qu'il y avait des sujets sur l'eau, sur les pesticides, sur l'élevage aussi. Et je pense qu'il y avait moyen d'arriver à un texte beaucoup plus équilibré. Donc maintenant, on est là et ce qu'il faut c'est qu'on puisse défendre nos positions. 

Pour Hervé Boudon, représentant des Jeunes agriculteurs de Lozère, cette motion de censure peut être un élément positif. 

Étant donné qu'avec le nombre d'amendements qui avaient été posés, on avait quasiment la certitude qu'on ne serait jamais arrivé au bout, voire jamais au bout du vote de la loi, ça peut être une bonne chose. Après, il faut avoir ce qu'en fait la commission mixte paritaire, il faut quand même qu'ils accouchent de quelque chose et qu'après les deux assemblées, le votent. S'il y a une volonté politique d'un bon nombre, ça peut marcher. C'était presque ce qui était souhaité par nos syndicat aujourd'hui, c'est la meilleure solution pour espérer avoir un texte un peu fidèle à ce qui avait été écrit au départ. 

La loi va être examinée en commission paritaire composée de sept sénateurs et sept députés, où la droite et le centre sont majoritaires. Elle reviendra ensuite à l'Assemblée nationale, mais sans débat.