Première saison de la nouvelle équipe du Théâtre de Mende

Nouvelle saison pour le théâtre de Mende et c'est la toute première signée de la nouvelle équipe. Depuis presque un an, la direction de la structure culturelle est devenue collective.

Sasha Pairault en fait partie, elle est programmatrice. Elle évoque pour Totem la façon de fonctionner de cette nouvelle équipe :

Je suis arrivée l'année dernière en septembre dernier, en même temps que ma collègue Mélanie Sodaymay, qui est chargée de médiation culturelle et de l'accueil des artistes. Liza Brengues vient d'arriver parmi nous depuis août. Et ensuite on a toujours nos collègues techniciens aussi, Samir et Thierry qui sont là depuis plus longtemps et qui sont vraiment le socle du théâtre. Quand je suis arrivée, j'ai vraiment proposé aux collègues de travailler de façon collective. Donc on a discuté tous et toutes ensemble pour se donner un peu des grandes lignes de ce qu'on voulait défendre comme programmation d'une façon commune. C'est notamment pour ça qu'on a décidé de programmer pas mal de musique, parce que c'était vraiment un retour des collègues et du public, qu'il y avait un une sorte de manque, en tout cas sur des concerts un peu grand format debout. Et le théâtre est vraiment. L'endroit parfait pour accueillir ce genre de forme puisqu'on peut enlever les sièges.  

De la musique, justement les deux soirées d'ouverture, le vendredi 3 et samedi 4 octobre sont des soirées concert...

On l'a un peu pensé comme une sorte de petit festival. On a vraiment cherché à faire un événement ouvert à tous et toutes en termes d'âge et d'esthétique qui sont représentés. Du coup, c'est vrai que la soirée du vendredi soir, on avait envie de pouvoir proposer du rap, des DJ set et il y a plus de sonorités afro. Et ensuite le samedi, on a cherché à élargir un peu plus au niveau du public. C'est notamment pour ça qu'on a choisi de programmer Orange blossom, que les gens en Lozère connaissent puisqu'ils ont déjà été accueillis à Détour du monde. Et on voit dans les réactions du public que les retours vont de 25 à 70 ans. On a aussi décidé de programmer un ciné-concert familial à l'espace des Anges à partir de 3 ans le samedi après-midi. Déjà pour montrer que au service culturel, on a plusieurs lieux culturels, donc le théâtre, mais aussi l'espace des Anges, qui a un plus petit espace très intimiste et la maison consulaire aussi qui est une salle d'exposition. L'idée c'était doonc de pouvoir montrer les deux lieux de spectacle et de permettre aux familles de venir et d'être incluses dans la programmation du weekend d'ouverture. Ensuite dans la saison, on a d'autres concerts qui marquent un peu le pas avec des concerts pop en novembre, du jazz, le concert de l'Orchestre national de Montpellier en musique classique et la clôture de saison avec des concerts pop et une soirée DJ set. 

Et quelle tonalité a l'ensemble de la programmation de l'année ?

Je pense que l'un des premiers mots, c'est vraiment le côté festif, l'envie de rassembler des gens et de pouvoir montrer que la culture, c'est aussi la fête. Ça, c'est important parce que j'ai l'impression que ça manquait un petit peu. Et aussi l'inclusion, on a vraiment cherché à être attentifs et attentives aux questions paritaires, notamment sur le genre des artistes, et aussi une diversité dans la représentativité des personnes qui sont sur scène. Voilà les grandes lignes qui ont guidé la programmation. 

Festif donc pas trop intellectuel, trop sérieux ? 

Pour moi la culture c'est les deux. En fait, ça peut être intellectuel, mais c'est ça peut aussi être festif. Et je trouve que c'est important de faire des ponts justement entre ces deux mondes qu'on pourrait penser un peu opposés. Et c'est vrai que j'ai l'impression, au contraire, que c'est possible de les réunir. C'est un peu l'envie qu'on a eue au théâtre. C'est pour ça qu'on a gardé dans la programmation de l'année aussi bien des formes de théâtre contemporain, comme par exemple la dernière création d'Estelle Savasta, "D'autres familles que la mienne", qui est une forme qui tourne dans les scènes nationales, dans les centres dramatiques nationaux en France. Mais on a aussi voulu des formes un peu plus nouvelles comme le stand up notamment, qui est une forme plus directe en lien avec le public. Et ça, moi, c'était quelque chose qui me tenait vraiment à cœur de pouvoir proposer différents pôles comme ça, différentes esthétiques pour que chacun, chacune puisse se retrouver dans la programmation. 

Et qui avez-vous en stand-up? 

Je suis très heureux de pouvoir accueillir Lou Trotignon, qui est un artiste trans, queer, et son spectacle parle de sa transition. C'est un spectacle qui rassemble énormément dans le sens où il est assez pédagogique et il parle aussi bien aux personnes qui ne sont pas du tout concernées par ces questions-là qu'aux personnes concernées. C'est vraiment assez formidable la façon qu'il a d'aborder ces questions-là, parce que ça permet vraiment à tout le monde soit de découvrir les questions de transition, les questions de genre et il le fait vraiment avec une grande bienveillance. Il n'y a pas du tout de mépris, pas du tout de clivage entre les personnes qui ne connaissent pas et les personnes qui sont concernées. Donc on est vraiment très heureux de l'accueillir.  

Toute la programmation est à découvrir sur Théâtre de Mende