Publié : 14 octobre 2025 à 15h30 par Hélène Gosselin

Justice. Permettre aux condamnés et aux victimes de se rencontrer

La justice restaurative permet de lutter contre les risques de récidive. Une sensibilisation est proposée ce mardi octobre aux professionnels lozériens

Justice (illustration)
Justice (illustration)
Crédit : Tiphaine Coulon / TOTEM

Des amendes, du travail d'intérêt général, de la prison... Les décisions des tribunaux ont principalement pour vocation de sanctionner les délits et les crimes. Mais il existe une approche complémentaire que l'on connaît moins : la justice restaurative. Après avoir été au centre d'un colloque en Lozère voilà 2 ans, elle fait aujourd'hui l'objet d'une sensibilisation auprès des professionnels.

Muriel Monnier est coordinatrice du Conseil départemental d'accès aux droits.

La justice restaurative, déjà, je tiens à le rappeler, car beaucoup l'ignorent, est inscrite dans le code pénal. L'idée, c'est de pouvoir proposer des alternatives à la justice classique. L'intérêt de la justice restaurative étant, comme son nom l'indique, de restaurer l'auteur, mais également restaurer la victime. L'idée, c'est de pouvoir proposer une mesure qui permet à l'auteur, certes, d'être puni en fonction de l'infraction commise, mais également de lui proposer quelque chose lui permettant de réfléchir sur son acte et de prendre conscience des choses et de commencer un travail sur cet acte pour favoriser ce que l'on appelle la prévention de la récidive. 

L'un des dispositifs par exemple, permet aux victimes de rencontrer des auteurs de la même infraction qu'elles ont subi, une situation illustrée dans le film Je verrai toujours vos visages, de Jeanne Herry

Elle a aussi pour vocation de permettre à la victime d'avoir des réponses, comme l'explique Muriel Monnier.

Une victime de cambriolage, par exemple, va pouvoir rencontrer un auteur de cambriolage, pas forcément celui dont elle est victime, mais un auteur de la même infraction. L'idée est de permettre à la victime de passer à autre chose. Les questions fréquentes c'est pourquoi moi ? Pourquoi il a fallu que tu rentres par effraction chez moi ? Est-ce que tu sais ce que j'ai ressenti quand tu es rentré chez moi ? Tu n'as pas juste volé mon sac à main, tu es rentré dans mon intimité. Ça va au-delà et ça a des répercussions psychologiques bien plus graves que ce que parfois un auteur présumé de cambriolage peut penser. Il peut se dire : ça va, j'ai juste pris un sac à main. Et l'idée d'avoir cette réaction entre auteurs et victimes permet à tous les deux de dire ce qu'ils ont sur le cœur, chose qu'ils n'ont pas forcément le temps de faire lors d'un procès classique, et surtout de pouvoir essayer de rentrer dans ce qu'on appelle la restauration. 

Une sensibilisation destinée aux professionnels est proposée ce mardi 14 octobre avec l'Institut français pour la justice restaurative

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