10 mai 2024 à 8h21 par Hélène Gosselin

Les petits louveteaux pointent le bout de leur nez

En Lozère, les naissances ont débuté au parc des loups du Gévaudan

Louveteaux
Louveteaux
Crédit : Audrey Prucca Macchi (parc des loups du Gévaudan)

En Lozère, le parc des loups du Gévaudan est animé d'une activité particulière ces temps-ci. Les loups de Mongolie ont ouvert la saison des naissances le mois dernier et vendredi 3 mai, c'est une louve de Pologne qui a mis bas. Les naissances vont ainsi s'échelonner jusqu'à mi-mai. Trois autres meutes vont bientôt donner naissance.

Audrey Prucca Macchi est la responsable zoologiste du parc :

"La période de reproduction, c'est une seule fois par an, entre mi-janvier et mi-mars avec les premiers accouplements début février. Il y a un décalage entre les meutes. La gestation dure deux mois et les naissances vont s'échelonner entre mi-avril et mi-mai. La portée compte entre quatre et six petits, mais ils ne vont pas forcément tous survivre et la plupart du temps l'accouplement est le privilège d'un seul couple dans la meute, qu'on appelle reproducteur, dominant, alpha, topdog... le terme alpha en milieu naturel n'est plus utilisé car il est trompeur. Le couple qui se reproduit est le couple fondateur de la meute. Une meute c'est une famille."

Le parc des loups du Gévaudan, qui est situé à Saint-Lucie, au-dessus de Marvejols, en Lozère, est le plus grand parc à loups d'Europe. Il compte sept meutes de cinq espèces différentes : loups de Mongolie, de Pologne, loups arctiques, loups du Canada et loups de Sibérie. 

"La plupart du temps, les louves vont donner naissance dans une tanière, qui est une galerie creusée dans le sol, selon les opportunités du milieu. Sur le parc, les femelles aménagent leur propre tanière. Nous avons réalisé une tanière artificielle par enclos, mais les femelles préfèrent les leurs. La louve utilisera la tenière pendant deux mois de l'année. Elle en a souvent plusieurs pour pouvoir déplacer ses petits en cas de nécessité. La louve y tolère une ou deux subordonnées seulement. Le reste de la meute va s'établir autour de la tanière pour protéger la zone." 

C'est au bout d'environ trois semaines que les petits vont commencer à pointer le bout de leur nez hors de la tanière. Ils vont alors rencontrer les autres membres de la meute qui vont participer à leur éducation. 

"Ils pourront jouer avec les louveteaux et participer à leur alimentation. Les petits tètent pendant environ deux mois, mais à partir de trois semaines, ils commencent à manger de la viande régurgitée par les adultes et toute la meute va pouvoir participer. L'arrivée des petits c'est vraiment un moment de cohésion extrême. Les loups vont oublier toutes les tensions des mois précédents. Tout se calme et les sujets habituellement tenus à l'écart sont intégrés pour s'occuper des petits. C'est un moment de cohésion ultime de la meute." 

Les soigneurs ne s'approcheront des petits qu'au bout de trois semaines après la naissance. 

"Il faudra alors qu'on les capture pour leur mettre un transpondeur électronique qui leur donne une carte d'identité. Nous en profitons pour les vacciner et les vermifuger. C'est seulement à ce moment-là que nous saurons combien de louveteaux vivants contient la tanière. Quand on intervient généralement, les adultes, qui ont peur des hommes, s'écartent, ce qui nous permet de nous occuper des petits. Nous les remettons immédiatement dans leur tanière.

Quant à la possibilité de voir les louveteaux, les visiteurs du parc devront attendre fin-mai, pour que les adultes les laissent se montrer. 

Pour les renseignements sur le parc : https://www.loupsdugevaudan.com/

Pour plus de photos et de vidéos : https://www.facebook.com/Les.Loups.du.Gevaudan