9 février 2024 à 8h03 par Fanny Paul

Les infirmiers libéraux mobilisés à Aurillac et Brive

A l'appel de l’association nationale du collectif des infirmiers libéraux en colère, deux actions auront lieu en Corrèze et dans le Cantal

TOTEM

A Aurillac, une action est prévue sur le marché couvert d’Aurillac samedi matin dès 7h30 pour sensibiliser la population aux raisons de leur mécontentement. Un tractage est prévu aussi à Brive samedi dès 15h rue Toulzac.

Aucune augmentation des tarifs depuis 2009, hormis une hausse de 25 centimes sur les indemnisations forfaitaires de déplacement kilométriques, et même une baisse du forfait de prise en charge de la dépendance ; autant dire que les infirmiers libéraux ont l’impression d’être méprisés.

Obliger de trier les patients

L’association nationale du collectif des infirmiers libéraux demande une augmentation des tarifs indexée sur le coût de la vie. Alexandra Veyret est co-présidente de l’association nationale du collectif des infirmiers libéraux en colère, et responsable de la région AURA : "On a quand même des tarifs qui sont revus à la baisse et on est presque à 64 % de charge sur nos cabinets. Donc ça veut dire qu’il faut faire plus de patients à l'heure et ça déontologiquement et éthiquement, c’est quelque chose qui est impensable pour nous et puis aussi de trier des patients. Moi si je veux prendre un patient en soins palliatifs par exemple, un patient dépendant ou grabataire à la maison, il va falloir que je prenne deux patients légers pour pouvoir combler le déficit avec le patient lourd. C’est inacceptable pour nous d’être obligé de trier. C’est contre nos valeurs soignant et notre valeur d’engagement au quotidien".

Des déserts paramédicaux

Selon l’association, plus d’un cabinet sur 5 pourrait disparaitre dans les 5 ans. Alexandra Veyret explique qu’"il y a 58 % des infirmiers libéraux qui vont fermer leur cabinet dans moins de cinq ans, parce qu'ils en peuvent plus, déjà on est plus en mesure de garantir un accès aux soins pour tous. Et encore plus dans des zones isolées, donc on va créer des déserts paramédicaux alors qu'on a déjà des déserts médicaux. Nous on demande aussi une réelle reconnaissance de notre profession dans son rôle pivot de maintien à domicile. Surtout qu'on parle de virage ambulatoire, de bien vieillir à la maison, on parle de soins palliatifs à domicile... Si il n'y a plus de médecin, si il n'y a plus d’infirmières, qui va pouvoir faire ça ?".