27 février 2024 à 6h22 par Fanny Paul

"Le risque zéro n'existe pas" : au Lioran, la sécurité des pistes aussi

La montagne tue. Après la mort de 4 alpinistes dans le massif du Sancy dimanche, dont le cantalien David Vigouroux, le rappel est douloureux.

Le Lioran - février 2024
Le Lioran - février 2024
Crédit : Alexis Raynal

Le Cantal n’a pas été épargné, comme en 2005, quand un gendarme du peloton de montagne de Murat avait été pris dans une coulée de neige lors d’une reconnaissance du domaine du Lioran. Ou encore, en 2017, un randonneur avait trouvé la mort au col de Rombière, à la suite d’une avalanche. L’homme était parti seul.

"J'ai perdu un ami"

Après l'avalanche mortelle dimanche dans le Puy-de-dôme, toutes les victimes ont été identifiées : deux cantaliens, à savoir le guide de haute montagne David Vigouroux, 50 ans et Eric Rieutort, 48 ans originaires du Cantal. Les autres victimes sont toutes les deux âgées de 28 ans et originaires de l’Allier. Trois personnes, deux hommes et une femme, également ensevelies sous la neige lourde tombée les jours précédents, ont eux pu être secourus. Elles sont saines et sauves. Hospitalisés dimanche, un seul de ces rescapés est encore à l'hôpital hier lundi.

Laurent Ajalbert est chef de pistes au Lioran où une neige lourde est également présente actuellement. L’occasion de rappeler que, même pour des professionnels de la montagne, le risque 0 n’existe pas ! Laurent Ajalbert est personnellement touché : "J'ai perdu un ami dimanche. David c'était un ami. Ca nous rappelle que la montagne, ça reste quelque chose de dangereux. Les consignes, c'est de ne pas aller dans les pentes très raides, avec de grosses accumulations de neige. Se renseigner auprès des professionnels, et partir toujours avec le triptique : pelle, sonde, DVA ( ndlr : détecteur de victimes d'avalanche). Et un sac airbag et c'est encore mieux".

La peur de l'accident

L’accident, c’est la hantise de tous les directeurs de station de ski. Hervé Pounau directeur de la station du Lioran explique qu'"on fait toujours le déclenhement préventif d'avalanche, puis il y a la sécurisation. Quand on ferme des pistes, ce n'est pas pour rien. Nous avons une carte qui identifie les zones à risque, et les pisteurs surveillent le matin avant l'ouverture. dans la continuité, nous devrions avoir une dizaine de centimètres supplémentaires dans les jours à venir. Encore une fois, il vaut mieux rester sur les pistes du domaine skiable".