25 septembre 2024 à 8h34 par Fanny Paul
Le modèle de l'élevage allaitant est-il à bout de souffle ?
La fondation pour la nature et l’homme a présenté hier son rapport sur un modèle qui a encore besoin d'aide.
Perfusion d’aides publiques, revenus en baisse, décapitalisation des cheptels : l’élevage à viande est mal en point selon la Fondation pour la nature et l’homme.
Elle a présenté hier son nouveau rapport « l’élevage Allaitant : changer de logique pour sortir de l’impasse ». Depuis 11 ans, du fait d’une rentabilité en baisse, les subventions aux éleveurs allaitants ont augmenté de 20 %, sans que cela ait d’impact positif pour les éleveurs qui se paupérisent toujours plus. Selon la fondation, il faut donc réorienter les aides PAC vers un modèle agroécologique. Thomas Uthayakumar directeur du programme à la Fondation propose de " sécuriser les débouchés notamment pour les jeunes broutards et les bœufs qui seraient engraissés à l'herbe. Et ça, ça serait rendu possible par une mobilisation des aides de la PAC. De l'argent, il y en a. Ce sont quand même des milliards d'euros de subventions publiques, donc du contribuable qui sont injectés dans une filière qui est extrêmement mal en point. Et donc en mobilisant un peu moins de 3 milliards d'euros, avec en vis-à-vis les 9 milliards d'euros de la PAC, on est quand même sur le secteur le plus subventionné. Ça permettrait, en mobilisant le second pilier de la PAC, de structurer des filières plus locales et d'approvisionner notamment la restauration hors domicile avec des cahiers des charges qui évolueraient." Parmi les recommandations figurent également une refonte du cadre des négociations commerciales ou encore un vaste plan de soutien aux abattoirs publics.
Un modèle à bout de souffle ?
La Fondation pour la nature et l’homme a présenté hier son rapport « l’Elevage Allaitant : changer de logique pour sortir de l’impasse ». Il y a de moins en moins d’exploitation et des éleveurs de plus en plus pauvres. Il faut changer de logique selon la fondation. Cela passe par exemple par une évolution dans la consommation de viande bovine vers le moins et mieux. Elyne Etienne responsable élevage durable estime qu'"il y a un enjeu aussi à à bien expliquer aux consommateurs les différents types de viande. Est-ce que les consommateurs savent que une partie de leur viande est issue du troupeau laitier ? Je ne pense pas. Est-ce qu'ils savent quelle est la différence entre une viande de label rouge ou une viande conventionnelle ? Je ne pense pas. Donc c'est aussi tout ça qui fait que on a du mal à voir se développer une consommation de label rouge ou de bio, contrairement à d'autres aliments, comme le lait, les légumes ou là, les consommateurs savent beaucoup mieux pourquoi ils mettent un prix supplémentaire."
La fondation présentera son rapport et ses préconisations aux professionnels et aux élus sur le sommet de l’élevage la semaine prochaine à la grande halle d’Auvergne de Clermont.