Publié : 27 janvier 2025 à 17h44 par Hélène Gosselin

Henri Clément : "On s'est battu pendant 25 ans pour faire interdire les néonicotinoïdes. C'est aberrant et c'est révoltant !"

Une proposition de loi est examinée au Sénat pour lever l'interdiction d'utilisation de certains pesticides

Le taux de mortalité des abeilles est monté à 30% avec les néonicotinoïdes
Le taux de mortalité des abeilles est monté à 30% avec les néonicotinoïdes
Crédit : Hélène Gosselin Totem

Une proposition de loi des sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (Union centriste) visant à lever l'interdiction de certains néocotinoïdes est examiner ces lundi 27 et mardi 28 janvier au Sénat. Elle fait violemment réagir les défenseurs de la biodiversité et les apiculteurs. Le Lozérien Henri Clément est le porte-parole de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf). Il s'est battu pendant 25 ans pour faire interdire ces insecticides.

"Avec l'arrivée de ces néonicotinoïdes, l'apiculture française a complètement décliné. On est passé d'un taux de production qui était autour de 30-32000 tonnes à 10 000 les pires années 20 000, les meilleures. On est passé d'un taux de mortalité qui était alors de 5% à plus de 30%. C'est-à-dire que chaque année, les apiculteurs perdent 1/3 de leur cheptel. Aucun éleveur n'accepterait de telles pertes et il ne faut pas oublier que ces néonicotinoïdes sont aussi toxiques pour les insectes pollinisateurs qui sont en grand déclin, pour les organismes du sol, pour les organismes aquatiques, mais même pour la santé humaine. C'est aberrant et c'est révoltant." 

Cette proposition répond à la demande de la FNSEA. Elle contenterait principalement les producteurs intensifs de betteraves et de noisettes. 

Ces molécules, qui sont hyper puissantes, pénètrent dans la graine, pénètrent dans un système racinaire et remontent dans la tige quand la plante se développe, jusqu'à la fleur. Donc ça les protège de tous les agresseurs. Par contre, ça reste dans le sol et ça remonte à toutes les autres plantes et c'est une catastrophe écologique. Nous, on s'est battu pendant 25 ans au niveau de l'Unaf contre les néonicotinoïdes. On a réussi, avec toutes les preuves scientifiques qui ont été faites, à les faire interdire avec la Commission européenne. Avec le Conseil d'État, on a obtenu de nombreuses victoires contre les ministères qui freinent des quatre fers pour ne pas les interdire... C'est aberrant et ça met vraiment en colère. 

 

Henri Clément 1

Cette proposition répond à la demande de la FNSEA. Elle contenterait principalement les producteurs intensifs de betteraves et de noisettes. 

Ces molécules, qui sont hyper puissantes, pénètrent dans la graine, pénètrent dans un système racinaire et remontent dans la tige quand la plante se développe, jusqu'à la fleur. Donc ça les protège de tous les agresseurs. Par contre, ça reste dans le sol et ça remonte à toutes les autres plantes et c'est une catastrophe écologique. Nous, on s'est battu pendant 25 ans au niveau de l'Unaf contre les néonicotinoïdes. On a réussi, avec toutes les preuves scientifiques qui ont été faites, à les faire interdire avec la Commission européenne. Avec le Conseil d'État, on a obtenu de nombreuses victoires contre les ministères qui freinent des quatre fers pour ne pas les interdire... C'est aberrant et ça met vraiment en colère. 

 

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