Du chlorate dans l'eau du robinet. Sur 70 contrôles réalisés en Lozère, 32 étaient au-dessus du seuil recommandé

Du chlorate dans l'eau du robinet. Sur 70 contrôles réalisés depuis le début de l'année 2025, 32 ont révélé des taux supérieurs au seuil recommandé par l'Organisation mondiale de la santé. Si à Marvejols, touchée ce deux dernières semaines par des restrictions de consommation, la situation se régularise, c'est à Meyrueis qu'une alerte a été lancée ce lundi 22 septembre.

Le chlorate est une oxydation des produits de désinfection utilisés pour les réseaux d'eau potable, mais quels en sont les risques ?

Xavier Marette est directeur départemental de l'Agence régionale de santé de Lozère

À long terme, le chlorate peut inhiber l'absorption de l'iode et donc poser différents problèmes notamment des problèmes hépatiques. L'exposition au chlorate, en fait, dépend de ce qu'on appelle une dose journalière tolérable et pour une exposition chronique, c'est 3 microgrammes par kilogramme de la personne qui l'absorbe. Donc aujourd'hui, on a demandé des restrictions, mais qui sont relatifs aux taux constatés, qui sont des restrictions limitées aux enfants de moins de 14 kilos, donc de mois de 3-4 ans. 

Il n'y a que sur le secteur de Ayres à Meyrueis que la consommation d'eau du robinet est interdite à toute la population à cause de taux plus élevés.

Actuellement, l'Agence régionale de santé travaille avec les collectivités pour trouver l'origine de ces pollutions, vérifie la qualité et les conditions de stockage des produits de désinfection utilisés. 

Si en 2024 seuls 7 contrôles ont été effectués en Lozère, le nombre de mesures a donc augmenté et va augmenter encore puisque l'année prochaine, à la faveur d'une réforme des règles sanitaires, les contrôle du taux de chlorate seront plus systématiques sur les réseaux d'eau potable. Mais alors, depuis combien de temps la population est-elle exposée au chlorate ? 

C'est effectivement une question que peuvent légitimement se poser les gens. Ce qui est vrai, c'est que les normes sanitaires évoluent et que nous recherchons à chaque fois des nouveaux paramètres, au fur et à mesure que la science évolue, pour déterminer quels sont ceux qui peuvent poser des risques et des dangers pour la santé humaine. C'est le cas pour les Pfas que nous ne recherchions pas auparavant. Avec toujours cet objectif de limiter au maximum les dangers. Ceci dit, l'exposition au chlorate, est une exposition qui est de très long terme, on n'est pas sur une exposition aiguë avec les seuils que l'on peut constater, donc on est vraiment là dans un principe de précaution pour s'assurer d'éviter tout risque sanitaire pour la population.