Publié : 17 septembre 2025 à 18h54 par Hélène Gosselin

Des stars du rugby apprennent à s'adapter avec des enfants particuliers

Uini Atonio, Nicolas Mas, Brice Dulin... ces joueurs internationaux du ballon ovale font partie de la trentaine de stagiaire formés au diplôme d'état d'entraîneur qui sont cette semaine en Lozère, pour apprendre au contact d'un public en situation de handicap.

Les stagiaires et les enfants réunis pour une séance au complexe euroméditerranéen de Montrodat
Les stagiaires et les enfants réunis pour une séance au complexe euroméditerranéen de Montrodat
Crédit : Hélène Gosselin

Ce sont deux mondes qui se rencontrent. Des joueurs de rugby, parfois des stars du ballon ovale, et des jeunes en situation de handicap. Depuis une dizaine d'années, la première semaine de formation au diplôme d'état d'entraîneur de rugby commence par le complexe euroméditerranéen de Montrodat. La promotion 2025 est justement en stage cette semaine, du lundi 16 au vendredi 19 septembre.

Vingt-neuf stagiaires, des joueurs amateurs, pro ou anciens pro devenus entraîneurs, âgés de 20 à 50 ans sont sur le terrain. Parmi eux, des pointures internationales comme Uini Atonio, Nicolas Mas ou Brice Dulin. Et pour partenaires, des jeunes en situation de handicap du centre d'éducation motrice de Montrodat. 

"C'est tout simplement pour les mettre dans une zone qu'ils ne connaissent pas, les faire sortir de leur zone de confort comme on dit. Pour certains, ça peut même être une zone de panique, explique Sébastien Bertrank, le coordonnateur de la formation au Creps de Montpellier Font-Romeux. L'objectif est qu'ils mesurent qu'une séance de terrain, elle doit absolument tenir compte et prioritairement du public qu'on a face à soi. Garçons, filles, handicaps, enfants, ados, adultes... culturels aussi. Je n'entraîne pas à Perpignan comme à Saint-Nazaire... En gros, pour apprendre à nager, on les met dans l'eau et on voit ce qui se passe dans l'eau." 

Une façon de confronter les entraîneurs à leurs certitudes et de les secouer un peu. 

"L'idée c'est de les interpeller. Après, ils en feront ce qu'ils veulent, mais ce que l'on constate, au bout de plus de 10 ans, c'est que pour un tiers, il y a un vrai bouleversement, pour un deuxième tiers, il y a une interrogation et pour le troisième tiers, la pise de conscience n'est pas pour le moment, mais elle va venir un peu plus tard, notamment quand ils se retrouvent après dans le métier."

Pour Uini Atonio, le joueur néo-zélandais international français et pilier droit au stade rochelais, l'opération semble faire mouche. Il s'est laissé surprendre : 

"Ils m'ont fait mentir hier soir parce qu'ils sont plus forts que ce que j'ai pensé. On a fait un petit hand-ball, et nous on a perdu 4 matchs sur 4. Ils sont compétiteurs et ils aiment aussi passer des bons moments entre eux et avec nous. Cette expérience, ça ouvre un peu plus les esprits. Je pense que ça va rester avec moi à vie !" 

Pour les enfants aussi, ces rencontres sont un grand moment, le moment de mettre la pâtée à des champions. 

Reportage De Rugby
Reportage De Rugby
Crédit : Reportage De Rugby