100 ans de l'AOP Roquefort : le moment de changer de recette ?

Il y a 100 ans jour pour jour, le Roquefort devenait le tout premier fromage à être protégé. C’est bien le 26 juillet 1925 que la loi a été adoptée, même si le centenaire a été célébré au mois de juin. Aujourd'hui, la filière Roquefort doit relever un certain nombre de défis pour survivre. Les ventes sont en baisse, et si rien ne change vraiment, Hugo Capoulade, membre de la Conféderation Paysanne en Aveyron, craint que le Roquefort ne souffle jamais ses 200 bougies. L'éleveur de brebis laitières est prêt à faire évoluer la recette s'il le faut, mais pas n'importe comment.

 

Il faut quand même garder l'entité Roquefort, mais il est certainement temps de rouvrir le cahier des charges pour faire évoluer ce Roquefort et mieux coller aux goûts et aux attentes des nouvelles générations. Trouver la recette qui permettrait d'avoir un Roquefort un petit peu plus consensuel. Il faut que ça soit fait en bonne et due forme, que nous, les éleveurs, nous soyons bien pris en compte, et que ça ne soit pas que les industriels qui fassent ça. Sinon, la première chose qu'ils attendent, c'est de faire péter le lait cru, et ça il en est bien sûr hors de question.

 

Pour relancer les ventes de Roquefort, certains acteurs de la filière poussent pour l'intégrer de plus en plus dans des recettes. Mais ce n'est pas du tout l'avis d'Hugo Capoulade.

 

C'est un fromage de plateau. Si on veut arriver à revendre des tonnages de Roquefort comme il se devrait, c'est pas grâce à quelques bouts de Roquefort qu'on va faire fondre dans des pâtes ou dans des quiches que l'on va multiplier par 2 ou par 3 nos ventes. C'est très bien qu'il y ait toutes ces différentes formes, mais peut-être qu'on a oublié aussi d'aller remettre le Roquefort sur le plateau de fromage. En plein cœur du territoire de l'AOC Roquefort, aller dans les restaurants, nos lycées agricoles ne proposent même pas de Roquefort aux élèves, on a encore du travail à faire de ce côté-là.