12 janvier 2024 à 9h56 par Fabien Taccard-Blanchin

Plus de 8 tonnes de cuivre retrouvés dans le Lot, un réseau démantelé

Une opération de grande ampleur de police judiciaire s’est tenue ce mardi 9 janvier, dans plusieurs communes du Lot. 200 gendarmes ont été mobilisés pour interpeller 15 personnes, soupçonnées d’avoir participé à un trafic organisé de vol de câble de cuivre. 8,1 tonnes du métal ont été découvert, ce qui représente approximativement une valeur de 60.000 euros.

Conférence de presse du parquet du Lot, avec Alexandre Rossi le Procureur de la République

Crédit : FTB - TOTEM

 


C’est à l’heure du laitier ce mardi 9 janvier que les 200 gendarmes ont lancé l’opération. Conjointement, dans plusieurs communes du Lot et du Lot et Garonne : Prayssac, Puy l’Evêque, Castelfranc, Duravel, Vire sur Lot ainsi que Tournon d’Agenais et Fumel. Le dispositif, très important, se voulait dissuasif. La mission a été remplie, la quinzaine de personnes interpellées n’a opposé aucune résistance. Il s’agit de membres de la communauté des gens du voyage sédentarisés, âgés de 20 à 30 ans.


 


23 VÉHICULES ET DES ARMES A FEU SAISIES


Sur place, les enquêteurs ont retrouvé 8.1 tonnes de cuivre, pour une valeur approximative de 60.000 euros. Mais aussi un outillage destiné à ce trafic, de l’argent liquide (6.000 euros), et des armes à feu (2 armes de poing et 9 fusils de chasse). En plus, 23 véhicules ont été saisis ainsi que des comptes bancaires (12.000 euros) et du matériel Hifi.


Au total, 15 personnes ont été placées en garde à vue, et 14 ont été entendus en audition libre. La plupart des personnes impliquées sont défavorablement connus des services de justice précise le parquet du Lot. 6 d’entre elles ont ensuite été placées en détention provisoire, le reste des gardés à vus seront entendus par la justice via d’autres réponses judiciaire (CRPC, CDD). Leur procès est prévu le 5 mars 2024.


 



Parmi les personnes interpellées, une Lotoise, gérante de société, déférée également à la suite de cette vague d’interpellation. Elle sera jugée dans un procès en juin 2024. Elle est accusée d’avoir acheté le cuivre une fois fondu. Ses livres de compte ont permis d’établir l’acquisition de près de 20 tonnes du précieux métal. Cette dernière, désormais sous contrôle judiciaire et qui risque une interdiction à vie de gérer une entreprise, a déjà été condamnée pour des faits similaires (blanchiment, travail dissimulé) à Clermont Ferrand en 2020.


 


UN PRÉJUDICE ESTIMÉ ENTRE 200.000 ET 400.000 EUROS


L’enquête de gendarmerie a débuté au mois d’octobre, après des premiers signalements dès avril 2023, avec des écoutes, des filatures, et des opérations de dissuasion impliquant la présence sur site de militaires en uniforme. Cette période de travail a permis d’établir le mode opératoire des voleurs, qui agissaient de nuit, via 3 différentes équipes, en famille ou en couple. Une véritable filière organisée puisque suivait ensuite des transporteurs, receleurs et revendeurs ainsi que stockeurs.


Les câbles étaient coupés, déterrés, parfois pris depuis des pylônes après les avoir fait chuter. Au total, plus de 57 faits ont été recensés et le préjudice pour les entreprises concernées, Orange et Enedis, est estimé entre 200.000 et 400.000 euros. Toute personne s’estimant lésée peut se porter partie civile fait savoir Alexandre Rossi, le procureur du Lot. Ce dernier souligne aussi que les câbles en plastique contenant le cuivre, étaient fondus pour extraire le métal, et ce en dépit de toute règle environnementale, ce qui amène ici aussi un préjudice écologique.